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(JPG) Le tabou anti-OGM vacille pour le maïs

Par Gilbert LAVAL le samedi 10 février 2007
Article publié le dimanche 11 février 2007.


Les producteurs français du Sud-Ouest ne veulent plus rester absents du marché international.
Le loup génétiquement modifié se presse à la porte des champs de maïs du Sud-Ouest. L’assemblée générale des 15 000 maïsiculteurs de la coopérative Euralis a exprimé mercredi son souci de passer enfin aux OGM. D’une part, pour ne pas rester absent plus longtemps du marché international : si l’Europe et la France en particulier n’entendent toujours pas se plier à cette technologie biologique, l’Espagne, au contraire, est grande consommatrice de ce type de céréale. D’autre part, pour oublier au plus vite la succession de deux années à moins 15 % de récoltes dues à des attaques massives de parasites. Débordé. Le tabou anti-OGM devra-t-il céder aux appels du marché international ? Le président d’Euralis se sent un tantinet débordé, pris entre ses coopérateurs pro-OGM et le marché du maïs qui y est largement opposé. La coopérative, qui a son siège à Lescar dans les Pyrénées-Atlantiques, est un petit géant de la semence pouvant fournir 150 000 hectares de culture. Tenant le cinquième rang européen sur le marché, elle se contente pourtant aujourd’hui de 80 hectares de maïs OGM. « La demande devient pressante pour 7 000 hectares, estime Christian Pèes. A terme, c’est 50 000 hectares qu’il nous faudrait pouvoir fournir. » Le président d’Euralis tient à préserver de tout OGM son maïs doux pour la consommation humaine et son maïs-semence conventionnel à destination du marché national. C’est pour le maïs dit « maïs conso », pour l’alimentation animale ou à l’usage des producteurs d’amidon ou d’alcool, que les coopérateurs voudraient utiliser l’OGM insecticide BT à destination de l’Espagne. Euralis serait prêt à faire le saut, « mais dans le respect le plus strict de la réglementation », précise son président. Ce qui ne va pas de soi : la directive de Bruxelles qui autorise l’OGM BT pour la consommation animale n’est toujours pas transcrite dans le droit français. Conditions. « Les maïsiculteurs du Sud-Ouest peuvent acheter cette semence OGM à l’étranger, observe encore Christian Pèes. Plus rien n’est sous contrôle. Je préférerais que ce marché soit encadré. » Il propose ainsi de produire cette semence et de la commercialiser auprès de ses agriculteurs sous conditions contractuelles pour garantir qu’aucune contamination des maïs alentour n’est possible. Il se dit convaincu que la chose est « tout à fait réalisable ». Le président de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) est déjà favorable à cette évolution. Il pense qu’elle est « dans l’ordre agronomique des choses ». Par crainte ou par intérêt, les coopératives du Sud-Ouest qui commercialisent les semences maïs ont tout d’un coup les yeux rivés sur ce qui se passe à Lescar.

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