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Quarante-six pays appellent à créer une ONU de l’environnement

par Hervé Kempf
Article publié le mardi 6 février 2007.


Rarement une conférence internationale se sera conclue sur un ton aussi alarmiste. "L’humanité est en train de détruire, à une vitesse effrayante, les ressources et les équilibres qui ont permis son développement et qui déterminent son avenir", affirme ainsi l’Appel de Paris, signé par 46 pays au terme de la Conférence pour une gouvernance écologique mondiale, qui s’est tenue, les 2 et 3 février, dans la capitale française, à l’initiative de Jacques Chirac. "Nous sommes parvenus au seuil de l’irréversible, de l’irréparable", poursuit le texte, qui appelle "à prendre des mesures qui s’imposent pour conjurer des périls qui menacent la survie même de l’Humanité".

Parmi les Etats signataires, se trouvent les membres de l’Union européenne, des pays d’Amérique latine et d’Afrique, mais ni les Etats-Unis ni la Chine ni l’Inde. Le texte préconise l’adoption de nouveaux principes, tels "le choix d’une autre croissance, une croissance écologique", "des comportements plus économes en énergie, en eau, en ressources naturelles" et un "effort équitablement partagé entre les pays les plus riches, les pays émergents et les pays les moins avancés".

L’Appel de Paris recommande une action de la communauté internationale qui pourrait prendre la forme d’une "Déclaration universelle des droits et devoirs environnementaux", mais surtout de la transformation du Programme des Nations Unies pour l’environnement "en une véritable organisation internationale à vocation universelle". Cette Organisation des Nations Unies pour l’environnement (ONUE) aurait pour rôle d’évaluer les dommages écologiques et de promouvoir les activités respectueuses des écosystèmes.

Une première réunion du "groupe des amis de l’ONUE" aura lieu au Maroc. Ce groupe aura fort à faire, face au scepticisme de nombreux Etats, qu’a exprimé sans détour le représentant russe à la conférence, Andreï Denissov, dans un entretien avec l’agence Tass : "La Russie a certains doutes sur l’actualité d’une telle démarche", a déclaré le vice-ministre russe des affaires étrangères.

L’avenir de cette initiative est d’autant plus incertain que la présidence de M. Chirac touche probablement à sa fin. Aucun de ses éventuels successeurs à l’Elysée n’a jusqu’à présent indiqué s’il comptait la reprendre à son compte.


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