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José Bové décrète "l’insurrection électorale contre le libéralisme"

Par Sylvia Zappi
Article publié le jeudi 1er février 2007.


Le délai de réflexion - et de négociation avec les partenaires - a été respecté. José Bové a officialisé, jeudi 1er février, sa candidature à l’élection présidentielle, à la bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Sous une bannière proclamant "Un autre monde est en marche" et entouré de plusieurs figures de la campagne du non au référendum et de militants des collectifs antilibéraux.

"Il est temps de décréter l’insurrection électorale contre le libéralisme économique", explique M. Bové, qui entend "incarner la volonté commune de battre la droite et l’extrême droite et de redonner l’espoir d’une alternative à gauche". Malgré l’échec d’une candidature unique de la gauche antilibérale et la concurrence d’autres candidats qui peuvent se réclamer de cette "alternative", il veut, lui, "continuer le combat pour le rassemblement de toutes les forces de la gauche de la transformation sociale". Et "être le porte-voix des sans-voix", face à un Nicolas Sarkozy "dangereux" et une Ségolène Royal "incarnant la gauche qui a renoncé".

Avec plus de 35 000 signatures de la pétition "Unis avec José Bové" et près de 150 promesses de parrainage annoncées, le candidat se dit assuré de répondre à "une forte demande de la population". Un élan qui ne se mesure pas encore dans les sondages : selon deux études dans lesquelles le syndicaliste paysan fait son entrée, il était crédité, avant l’annonce de sa candidature, de 1 % (enquête Ipsos réalisée le 15 janvier) à 3 % (IFOP des 26 et 27 janvier).

CAMPAGNE BRICOLÉE

La campagne, qui sera dirigée par Jacques Perreux, conseiller général (PCF) du Val-de-Marne, s’affiche "très collective". Les porte-parole sont déjà pléthore et la place de chacun a été âprement négociée durant cinq jours. Il y a ceux qui ont soutenu le leader altermondialiste dès la première heure, tels François Dufour, ex-porte parole de la Confédération paysanne, et Francine Bavay, vice-présidente (Verts) de la région Ile-de-France. Ceux qui ont hésité, comme Patrick Braouezec, député PCF de Seine-Saint-Denis, craignant une cassure avec les militants communistes.

Enfin, les "ralliés" de la dernière heure ont négocié des "garanties" sur le programme défendu par le candidat, craignant une campagne "incontrôlable". Yves Salesse et Claude Debons, animateurs de la campagne du non, ont décidé d’accepter la proposition de M. Bové... après relecture du texte de son intervention. Clémentine Autain, adjointe (app. PCF) au maire de Paris, a préféré s’abstenir "pour ne pas ajouter de la division", comme Christian Picquet, de la minorité de la LCR, et Eric Coquerel, du MARS. Qu’importe ! disent les supporters du candidat, ils ont reçu le renfort d’"experts" comme l’altermondialiste Raoul-Marc Jennar, le chercheur Jacques Testard et le philosophe Michel Onfray.

La campagne, encore un peu bricolée, se met en place. Un premier meeting est organisé le 7 février à Aubagne (Bouches-du-Rhône) avec le soutien musical probable du groupe de hip-hop Ministère des affaires populaires (MAP). Le comité de campagne devait se réunir, samedi 3 février, pour peaufiner et "professionnaliser" le dispositif.


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