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La fédération France Nature Environnement présente ses propositions pour les élections 2007

Par F. Laby
Article publié le mercredi 20 décembre 2006.


Dans la lignée de la FNH et de la LPO, la fédération France Nature Environnement développe à son tour une série de propositions à destination des candidats à l’élection présidentielle.

Encouragées par l’initiative très médiatique de Nicolas Hulot et son pacte écologique, les associations de protection de la nature et de l’environnement présentent tour à tour leurs propositions pour les prochaines élections présidentielles. Dernière en date, la Fédération France Nature Environnement qui, avec une vingtaine de propositions, souhaite contribuer à l’indispensable réaction face à l’urgence écologique à laquelle nous sommes confrontés. Pour la fédération, ces propositions constituent les premières mesures essentielles à mettre en œuvre rapidement pour s’engager dans la voie d’une action soutenable.

Dans un premier temps, la FNE demande un changement de considération envers le Ministère de l’Écologie et du développement durable. Même si elle ne va pas jusqu’à proposer un vice-Premier ministre chargé du développement durable comme l’a fait Nicolas Hulot, elle recommande toutefois un ministère fort en élevant le ministre au rang de Ministre d’État et en portant dès 2008 les crédits du ministère au seuil minimal de 1% du budget de l’État alors que pour 2007 celui-ci ne représentera que 0,4%.

Sur le plan économique, la FNE souhaite que l’éco-économie soit vivement encouragée à travers des incitations fortes pour stimuler l’offre et la demande de produits et services durables (éco-conception, promotion des circuits courts, normes de longévité des produits, financement éthiques et écologiques...). En parallèle, la FNE demande la mise en place d’une fiscalité incitative basée, premièrement, sur des taxes et impôts sur les produits et appareils de grande consommation modulables en fonction de leur durabilité et de leur consommation énergétique, deuxièmement sur une TVA réduite à 5,5% sur la main-d’œuvre de réparation et enfin sur une facturation du service de collecte des déchets en fonction des quantités générées.

Concernant la gestion de l’énergie, la FNE se prononce par exemple pour la mise en place d’objectifs ambitieux en termes de consommation d’énergie puisqu’elle demande une réduction de 15% d’ici 2015 sachant que l’objectif européen est une réduction de 20% en 2020. Parallèlement, elle encourage bien sûr le développement des énergies renouvelables et soutenables. Pour le secteur des transports, la FNE estime qu’il faudrait consacrer dès 2008 les deux tiers des crédits publics de transports au fret non routier et aux transports en commun. De plus, convaincue que ce qui rend le transport routier si compétitif est qu’il ne paie pas à sa juste valeur les coûts externes qu’il engendre sur l’environnement, le territoire et les infrastructures qu’il utilise, France Nature Environnement propose de mettre en place une écoredevance proche de ce qui se fait déjà en Suisse ou en Allemagne. Il s’agit d’une redevance kilométrique dont le montant varierait en fonction de différents critères propres au véhicule : nombre d’essieux, poids total avec charge, normes Euros... Les montants de cette redevance seraient affectés à l’entretien du réseau routier et à l’amélioration des infrastructures ferroviaires et fluviales.

En ce qui concerne l’agriculture, la FNE souhaite revenir sur la Politique Agricole Commune et demande à ce que l’on procède, d’ici 2008, à une juste redistribution nationale des aides de la PAC sur des critères d’environnement et de qualité. La FNE souhaite encourager par là l’agriculture biologique, des méthodes d’irrigation équilibrées et l’abandon des pesticides. Pour les OGM, la fédération demande que soit organisé un référendum sur l’expérimentation en plein champ et la mise en culture des OGM dans les 18 mois à avenir afin de donner aux citoyens la possibilité de s’exprimer.

Pour stopper l’érosion de la biodiversité, la FNE propose notamment que soit mis en place dès 2008 un réseau écologique européen/national/régional cohérent et fonctionnel afin de renforcer la diversité biologique et la capacité à absorber les changements climatiques. Sur le milieu maritime en particulier, la FNE exige que soit rendue obligatoire une assurance pour tous les acteurs maritimes opérant dans les eaux françaises et européennes d’ici 2009 afin de couvrir aussi bien les dommages éventuels que les coûts de restauration du milieu.

Sur le plan de l’action publique, la FNE estime qu’il est surtout nécessaire de s’accorder les moyens à hauteur des enjeux. À ses yeux, il faudrait commencer notamment par rétablir l’IFEN (Institut français de l’environnement) comme établissement public autonome doté d’un grand plan de développement sur cinq ans, axé sur la capacité d’expertise environnementale. Du point de vue de la santé, il serait urgent d’évaluer les impacts environnementaux et sanitaires des activités économiques (produits chimiques, transports, nanotechnologies...) par l’engagement d’un grand programme scientifique et technologique sur dix ans.

Toutes ces actions proposées par France Nature Environnement se veulent complémentaires des autres propositions présentées par ses consœurs. Même si globalement il apparaît que le discours va dans le même sens, la multiplication de ce type de déclarations ne risque-t-il pas de diluer le message destiné aux politiques et aux citoyens pour qui l’environnement ne semble pas être une priorité ?


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