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Examen écolo : les partis doivent revoir leur copie

Article publié le jeudi 14 décembre 2006.


Comme l’écologie est devenue un enjeu électoral, des ONG -réunies au sein de l’Alliance pour la planète- ont noté mardi les copies des principaux partis ayant été aux responsabilités depuis 1997. Unique élève à obtenir la moyenne, les Verts arrivent premiers de la classe avec 11/20 tandis que le cancre UMP recueille un piètre 4,5/20. Début février, ce seront les promesses des candidats à l’Elysée qui seront évaluées.

Les associations en avaient "marre de se faire balader par les partis politiques" qui ne tenaient jamais leurs promesses, a expliqué Daniel Richard, le président du WWF France, joint au téléphone par l’Associated Press. Elles ont donc mis en place "des systèmes de suivi".

Les associations membres (dont les Amis de la Terre, Réseau Action Climat-France, Ecologie sans frontière, Planète Urgence) ont défini 24 propositions concrètes. Ce sont des "mesures absolument clefs pour qu’on change de logique en matière d’environnement", affirme Yannick Jadot, directeur de campagne de Greenpeace France. Ces propositions ont ensuite été comparées aux décisions prises par les différents partis politiques à l’Assemblée, au Sénat, au gouvernement depuis 1997.

Résultat : les Verts sont "un bon élève mais sans beaucoup de pouvoir. On peut dire que tous les autres sont de mauvais élèves", résume Daniel Richard. Le PS obtient en effet 6,5, le PCF 5,5, l’UDF 5 et l’UMP 4,5/20.

"Après, au citoyen de juger ! On ne va pas dire : il faut voter pour l’un ou pour l’autre", affirme Daniel Richard. L’Alliance pour la planète entend "informer mieux" les citoyens pour qu’ils puissent faire un choix "éclairé".

Les Verts ont obtenu la moyenne car ils s’opposent à la culture d’organismes génétiquement modifiés (OGM), au projet de réacteur nucléaire EPR, à la construction de nouvelles autoroutes et d’incinérateurs de déchets. Sur ce dernier point, ils sont d’ailleurs l’unique parti à marquer un rejet catégorique.

Ils ont en outre voté la loi sur les "nouvelles régulations économiques" (2002) qui demande aux entreprises cotées en bourse de faire figurer dans leurs rapports annuels les impacts environnementaux et sociaux qu’ont leurs activités. "Pour nous, c’est important que les entreprises soient considérées comme responsables de l’impact qu’elles ont sur l’environnement", relève Yannick Jadot, en rappelant que l’UMP a voté contre.

Le parti majoritaire a connu ces dernières années une "évolution intéressante sur le soutien aux énergies renouvelables" mais il soutient le projet EPR et il a réduit les subventions de l’Etat aux projets de transports en commun urbains, dénonce le responsable de Greenpeace. Les sénateurs UMP ont également voté un projet de loi qui pose "tellement peu de contraintes à la mise en culture d’OGM que, de fait, il met en oeuvre la contamination génétique de l’agriculture", déplore Yannick Jadot.

L’Alliance pour la planète espère toujours que les partis vont "inclure dans leur programme un vrai travail sur le plan environnemental", dit Daniel Richard. Le collectif s’est inscrit "dans le temps du politique" en proposant pour chaque thème "la mesure qui permet de créer la rupture et l’objectif à cinq ans", ajoute Yannick Jadot.

L’Alliance suggère ainsi d’abandonner immédiatement le projet EPR et de produire 15% d’énergies renouvelables d’ici 2012. Elle prône un moratoire sur les OGM et la conversion de 25% des terres à l’agriculture biologique. Elle propose d’arrêter la construction d’incinérateurs et de développer la collecte sélective afin que 80% des déchets ménagers soient traités par méthanisation, compostage, recyclage ou réemploi. AP


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