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Hugo Chavez a été triomphalement réélu au Venezuela avec plus de 60 % des voix

Article publié le lundi 4 décembre 2006.


Au cri de "longue vie à la révolution", le président vénézuélien Hugo Chavez a proclamé dimanche 3 décembre sa victoire à l’élection présidentielle, après l’annonce de résultats officiels partiels le donnant largement en tête. A 52 ans, Chavez a facilement obtenu un troisième mandat, qui va lui donner les coudées franches pour poursuivre "la révolution bolivarienne" dont il s’est fait le chantre depuis son accession au pouvoir en 1998 et créer un front uni des dirigeants de gauche en Amérique latine afin de lutter contre "l’impérialisme" américain.

PRÈS DE 61 % DES VOIX

Ses détracteurs, au premier rang desquels les Etats-Unis dont il est devenu la nouvelle "bête noire" en Amérique latine, craignent que cette large victoire ne le conforte et qu’il gagne encore en influence dans la région, grâce notamment à la manne financière que représentent les revenus du pétrole. Le Conseil électoral national a annoncé qu’Hugo Chavez réunissait 61 % des voix, contre 38 % pour son adversaire, le gouverneur de la riche province pétrolifère de Zulia, Manuel Rosales, après dépouillement de 78 % des bulletins.

Vêtu d’un tee-shirt rouge, sa marque de fabrique, Chavez a célébré son triomphe en levant le poing et en chantant l’hymne national au balcon du palais présidentiel. L’ancien parachutiste, qui avait déjà traité par le passé le président américain George Bush d’"âne" et de "Monsieur Danger", l’a cette fois appelé "satan" dans un discours où il a dédié sa victoire à son mentor, le dirigeant cubain Fidel Castro."C’est une nouvelle défaite pour le diable qui veut dominer le monde", a-t-il déclaré devant des centaines de partisans.

Agitant le drapeau vénézuélien, ils scandaient "Chavez n’est pas parti", alors qu’un feu d’artifice illuminait le ciel. Des soldats manifestaient leur joie après la victoire de l’ancien parachutiste. "Nous reconnaissons qu’ils nous ont battus aujourd’hui mais nous continuerons le combat", a déclaré Mauel Rosales, le candidat de l’opposition.

Homme politique chevronné d’allure discrète, il avait réussi à refaire autour de son nom l’union d’une opposition restée un bon moment désarçonnée par sa défaite au référendum de 2004, au moyen duquel elle avait escompté écourter le mandat du président.

FEU D’ARTIFICE ET SALSA

Chavez, appelé "El Comandante" par ses partisans, a indiqué qu’il supprimerait les limitations de la durée du mandat présidentiel et qu’il créerait un parti unique s’il était réélu. Il souhaite également accroître l’emprise de l’Etat sur le secteur pétrolier. Si ces résultats se confirment, Chavez réaliserait là sa meilleure performance en comparaison avec les scores qu’il avait obtenus en 1998 et en 2000.

Sa victoire triomphale confirme la progression de la vague rose en Amérique latine : il est le quatrième représentant de la gauche à être élu à la tête d’un pays latino-américain en l’espace de cinq semaines. Président charismatique et populaire, il est adulé des classes pauvres car il a consacré une bonne part de la manne pétrolière aux écoles, aux cliniques et à la distribution de nourriture.

Son adversaire, Manuel Rosales, un ancien éducateur père de dix enfants, a mené une campagne populiste et disciplinée axée sur les points faibles du dirigeant vénézuélien : le taux de criminalité et l’emprise de Chavez sur l’ensemble des institutions de l’Etat, à commencer par l’armée et la compagnie nationale pétrolière. Rosales est parvenu à unifier une opposition habituellement fragmentée et il a montré que Chavez était la bête noire d’une partie de la population, qui redoute l’imposition d’un régime communiste à la cubaine.

Alors que les Etats-Unis sont le principal client du pétrole vénézuélien, Chavez en a fait sa cible priviligiée, prenant le contre-pied des positions américaines sur pratiquement tous les sujets, depuis l’OPEP jusqu’aux ambitions nucléaires iraniennes. Des centaines de partisans du dirigeant cubain, dont le slogan de campagne était "rouge, vraiment rouge", se sont rassemblés dans un quartier branché de Caracas qui était devenu leur lieu de rassemblement pendant la campagne pour y danser la salsa."Le derrière de Rosales est devenu ’rouge, très rouge’ après la correction qu’on lui a infligée", a déclaré Iraida Martinez, une infirmière de 39 ans.

http://www.lemonde.fr


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