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Bévues à la centrale nucléaire de Civaux

05/04/2006 : Le Monde
Article publié le jeudi 13 avril 2006.


Quiconque a visité la salle de commande d’une centrale nucléaire aura été impressionné par le nombre d’écrans, clés et touches nécessaires à sa bonne marche. Viennent aussitôt à l’esprit ces films de série B où un gaffeur appuie sur le bouton qui fait "boum !"

Le 3 mars, la centrale EDF de Civaux (Vienne) a été le théâtre d’un tel épisode : un opérateur a posé un livret sur le clavier de commande du système mécanique (grappes) qui permet de réguler la puissance du réacteur. "Le document (...) a été posé sur la touche de montée des grappes et a conduit à une montée en puissance du réacteur", résume l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dans un courrier adressé au directeur de la centrale.

Ce courrier évoque un "manque de rigueur" et relève que le clavier de commande n’avait pas été verrouillé. En conséquence, il est demandé à EDF "de sensibiliser les agents aux risques liés à l’utilisation de documents à proximité des claviers de commande".

PUISSANCE MAXIMALE DÉPASSÉE. A-t-on frôlé le drame ? Pendant une minute et vingt secondes, la puissance thermique maximale autorisée a été dépassée, le réacteur atteignant 101,5 % de celle-ci. L’opérateur, s’étant aperçu de son erreur, a aussitôt fait descendre les grappes, indique-t-on à l’ASN.

EDF propose de classer cet incident au niveau zéro de l’échelle internationale des événements nucléaires (INES), qui va de 1 à 7. Déjà, le 26 février, dans la même centrale, il avait fallu deux alarmes pour que les opérateurs mettent fin à un dépassement de la puissance. Pour le réseau Sortir du nucléaire, qui a déniché, sur le site de l’ASN, la lettre décrivant les deux incidents, ceux-ci montrent qu’"un Tchernobyl français menace plus que jamais".

Les inspecteurs de l’ASN sont plus placides. Ils notent que la formation des équipes d’EDF sur simulateur est centrée sur les situations accidentelles. Ils interrogent l’électricien sur l’opportunité de prendre davantage en compte les gestes de conduite "en situation normale". Afin d’éviter de confondre normalité et routine.


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