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La gauche antilibérale se donne un calendrier de campagne

(JPG) par Sylvia Zappi
Article publié le lundi 11 septembre 2006.


La course de lenteur à l’intérieur de la gauche antilibérale pour choisir son candidat unitaire à l’élection présidentielle de 2007 continue, mais le climat a changé : dimanche 10 septembre, à la Bourse du travail de Saint-Denis, les postulants ont affronté l’impatience des collectifs de base issus de la campagne du non à la Constitution européenne devant leurs querelles de préséance.

Face à 600 délégués réunis pour une deuxième réunion nationale, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste, et José Bové ont dû montrer leur engagement commun dans la campagne unitaire. Une troisième aspirante, Clémentine Autain, adjointe (app. PCF) au maire de Paris, s’est déclarée à sont tour "disponible pour sortir de l’impasse".

La réunion a désigné une équipe de porte-parole et fixé la procédure de désignation du candidat, pour montrer que "la campagne a aussi démarré". La salle était surchauffée et la demande de "partir le plus tôt possible en campagne" omniprésente. Et on sentait comme un soulagement parmi les protagonistes de voir se confirmer leur souhait : une candidature à la gauche du PS, rassemblant des militants du PCF, de la minorité des Verts, de celle de la LCR, des républicains de gauche mais aussi des partisans de Pour une République sociale, le mouvement du sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, ne semblait plus si improbable. Le PCF avait envoyé massivement ses délégués et toutes les têtes d’affiche de la campagne du non au référendum étaient présentes. "Un pas a été franchi", a estimé Claire Villiers, conseillère régionale d’Ile-de-France. "Disons ensemble que nous ne permettrons pas l’atonie des forces antilibérales" face au PS et à la droite, renchérissait Jean-François Gau, proche de Mme Buffet.

LA CRÉDIBILITÉ DE MME BUFFET

L’engagement du PCF s’est donc confirmé et des interrogations sur la crédibilité de la candidature de sa secrétaire nationale se sont fait entendre. On a pu voir certains revirements comme celui de Marie-Pierre Vieu, membre de la direction du parti, jusqu’alors favorable à la ligne de Robert Hue opposée à la candidature unique. "Si le candidat choisi est issu de la société civile, il devra être aussi le porte-voix des partis politiques et ne pas nier leur apport", a-t-elle lancé.

Les divergences sur l’attitude à tenir vis-à-vis du PS ont été tranchées. Le texte de la réunion, adopté à la quasi-unanimité, précise que la candidature commune antilibérale adoptera une double posture : "Battre la droite et l’extrême droite (...) en appelant à voter pour le candidat de gauche le mieux placé" ; "constituer une majorité et un gouvernement de gauche qui mène une politique de rupture avec le libéralisme." Et cette orientation sera mise en œuvre sans discussion d’un "contrat de gouvernement avec les sociaux-libéraux" du PS ni de soutien à un tel gouvernement.

La direction de la LCR, qui poussait à rompre tout contact avec le PS et à ne donner aucune consigne pour le second tour, s’est retrouvée isolée. La minorité de l’organisation trotskiste emmenée par Christian Piquet rayonnait, elle : "C’est ultra-positif", claironnaient ses militants. Olivier Besancenot, le candidat déclaré de la LCR, demeurait silencieux au fond de la salle. Une partie de "sa" base venait de lui tourner le dos.

Les 450 collectifs ont désormais leur calendrier de campagne. Le 1er octobre, le dépôt des candidatures sera clos ; le 14, ils devraient se retrouver à Paris pour adopter leur programme et, à la mi-novembre, le nom du candidat devrait enfin être connu. C’est-à-dire après la conférence nationale du PCF, qui doit décider le maintien ou non de celle de Mme Buffet.

Le monde le 11 septembre 2006 www.lemonde.fr


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