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Les antilibéraux, réunis hier à Saint-Denis, ont reporté leur choix à la mi-novembre.

(JPG) Par Matthieu ECOIFFIER
Article publié le lundi 11 septembre 2006.


Le candidat rêvé des nonistes à l’épreuve des appareils...

L’image est belle, quoiqu’incomplète. Le leader paysan José Bové, le trotskiste Olivier Besancenot et l’apparentée communiste Clémentine Autain devisent ensemble à la Bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où 600 partisans d’une candidature unitaire de la gauche antilibérale s’étaient donnés rendez-vous hier. Une journée « potentiellement historique » selon une militante. En tout cas, la première grande réunion nationale des 460 collectifs d’initiatives unitaires et populaires. Ces militants issus pour moitié du PCF, de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), des alterécolos, mais aussi de la mouvance syndicale ou citoyenne, ont multiplié les appels unitaires. Notamment pour que leurs leaders sifflent le coup d’envoi de leur campagne. Les trois B. « Dans les marchés, on nous dit : "C’est très bien ce que vous faites. Mais les dés sont jetés avec Ségo et Sarko" », déplore un militant. « On veut les trois B : Bové, Buffet et Besancenot comme porte-parole pour lancer la campagne, être visibles », lâche France Coumian du Collectif national. « On a des appareils qui continuent à jouer du piolet de Léon Trotsky », déplore Laurent du collectif Limousin. Dans la salle, quelque chose se passe : on s’écoute. Les militants PCF et les amis de Mélenchon (Pour la République sociale) insistent sur la « vocation majoritaire » des antilibéraux. Mais leurs camarades de la LCR répètent qu’ils ne veulent pas d’alliance avec les sociaux-démocrates : ils demandent que la « feuille de route » intègre un amendement du Collectif d’Aubagne sur la non-participation à une coalition gouvernementale avec le PS.

José Bové, lui, préfère saluer « la maturité politique, la fraternité de lutte qui commence à se faire ». Absent des universités d’étés des Verts, de la LCR, le leader paysan fait un tabac. Concret, il reprend la proposition de « Marie-George » de mettre en place « dès aujourd’hui un collectif de porte-parole, à parité hommes-femmes ». Il propose une AG pour trancher entre les candidats à la mi-octobre, que les perdants s’engagent à soutenir le gagnant. Et semble se poser naturellement au centre de gravité du rassemblement. Quand Olivier Besancenot débarque puis s’assoit avec Bové et Clémentine Autain, qui a déclaré hier sa candidature, l’unité semble prendre tournure. « Il y a des gens qui ont fait 800 kilomètres pour voir ça, cette image-là ! » s’enthousiasme Manuel un jeune « non-encarté ». « Sauf qu’Olivier n’est pas là pour l’appel unitaire. Il sait qu’on est nombreux, qu’il y a quelque chose qui marche politiquement et il ne veut pas rester en dehors », corrige Marion, une ex-LCR. « Mais où est Marie-George ? Allez la chercher pour la photo », s’inquiète un militant. Assise au milieu des travées, la secrétaire nationale refuse de bouger : « Qu’on m’explique pourquoi le ou la candidate unitaire ne peut être issue d’un parti ? » « Au Conseil national, ils ont bétonné sa candidature », déplore Patrick Braouzec, député PCF rénovateur de Saint-Denis. Logo. Besancenot torpille l’accord politique. « La formulation est ambiguë et ne donne pas la garantie que la candidature unitaire n’aille pas à la soupe d’une deuxième gauche plurielle. La preuve : le PCF s’en sert comme base pour un appel à rassembler toute la gauche », martèle le candidat de la LCR, du couloir. Mais dans la salle, la quasi-totalité des mains se lève pour adopter le texte « ambition-stratégie-candidature » . Un calendrier est fixé : dépôt des candidatures avant le 1er octobre, choix du candidat à la mi-novembre. « D’ici quinze jours on aura un logo, des affiches, des tracts », jubile une militante. Pour l’heure, seul le site Internet (www.alternativeagauche2007.org) fonctionne.

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