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(JPG) Des banques très difficiles à quitter

de Anne Michel
Article publié le lundi 3 juillet 2006.


Alain Bazot, patron de l’UFC-Que choisir, repart en guerre contre les tarifs des banques. Parce qu’il n’a pas digéré que le CIC (groupe Crédit mutuel), banque de l’association de consommateurs "depuis vingt-sept ans", se mette, début 2006, à faire payer les chèques et les opérations au guichet, M. Bazot décide de rouvrir le débat public sur ce qui constitue, depuis dix ans, le grand sujet de friction entre banques et consommateurs.

En dépit d’appels répétés du gouvernement à la transparence et à la modération des prix, depuis deux ans, les pratiques des banques n’auraient guère changé, selon l’enquête de l’UFC publiée mardi 27 juin. Tous les services tendent à devenir payants, "sans rapport avec leur coût réel", relève l’association.

Pour l’UFC, cette tarification galopante, qu’elle juge encore souvent opaque, tiendrait en une explication simple. Ayant mis en place des frais de fermeture de comptes "prohibitifs", les banques se sentiraient en position de force face à leurs clients. L’association en veut pour preuve un chiffre : entre 2 % et 4 % seulement des clients quittent leur banque, contre 15 % dans l’assurance et 20 % dans la téléphonie mobile.

L’UFC-Que choisir a calculé qu’un client de LCL (ex-Crédit lyonnais) qui demanderait à fermer ses comptes ou à les transférer chez un concurrent devrait acquitter une facture de 350 euros (dont 68 euros pour le transfert d’un Plan d’épargne logement, 77,5 euros pour un Plan d’épargne populaire, etc.). Des "coûts de sortie" qu’elle juge inacceptables, un "parcours du combattant" qui fait dire à M. Bazot que "la concurrence et le droit de la consommation n’existent pas dans le secteur bancaire".

L’UFC-Que choisir en appelle en conséquence au ministre des finances, Thierry Breton. Elle lui demande d’examiner deux propositions déjà formulées de longue date : l’obligation, pour les banques, d’établir une facture à chaque client, à la façon des devis des entreprises. "Cela va permettre au client de savoir combien lui coûte sa banque", souligne M. Bazot, rappelant que cette information ne figure pas sur les relevés de comptes.

LES BANQUES CONTESTENT

L’association suggère aussi de mettre en place, sur le modèle britannique, "un service de transfert de comptes", qui faciliterait le changement de banque au lieu de laisser le client se perdre dans les formalités à accomplir. Alors qu’en Grande-Bretagne, le service est gratuit, l’UFC accepterait de le rendre payant en France, pour peu qu’il soit efficace.

Les banquiers contestent leur nouvelle mise en accusation par l’association. "L’UFC-Que choisir n’a pas tenu compte des travaux menés par les banques depuis un an et demi pour faciliter la mobilité", estime la Fédération bancaire française. La FBF rappelle que, depuis mars 2005, tous les tarifs sont "facilement accessibles sur Internet et en agence, un guide de la mobilité est disponible gratuitement dans les banques ou téléchargeable sur les sites www.fbf.fr et www.lesclesdelabanque.com". Anne Michel

www.lemonde.fr


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