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(JPG) Une "Marche des fiertés" homosexuelles sur fond de débat politique

Article publié le lundi 26 juin 2006.


Avec pour mot d’ordre "l’égalité en 2007", la Gay Pride parisienne s’est déroulée, samedi 24 juin, sur fond de débat présidentiel, les organisateurs voulant amener les futurs candidats à se prononcer sur l’ouverture du mariage et de l’adoption aux homosexuels.

De nombreuses personnalités socialistes - n’incluant pas Ségolène Royal - ont ainsi participé à cette "marche des fiertés" homosexuelles qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes à travers Paris, de Montparnasse à la Bastille.

"Il se trouve que l’approche d’échéances politiques fait qu’on y trouve plus de gens que d’habitude", a commenté l’ancien ministre socialiste Dominique Strauss-Kahn, lors du défilé. "Eh bien, c’est tant mieux qu’il y ait des ralliements, c’est une bonne chose".

Les Verts et notamment leur secrétaire national Yann Wehrling ont déclaré être "fiers de marcher pour une revendication qu’ils ont été les premiers, à gauche, à mettre en œuvre, sous les huées et parfois les injures des autres forces de gauche à l’époque". Les deux candidats à l’investiture des Verts, Dominique Voynet et Yves Cochet, étaient également présents.

La préfecture de police n’a pas effectué de comptage. En 2005, elle avait dénombré 300 000 participants et presque autant de spectateurs. Le Parti socialiste a pour la première fois inscrit la reconnaissance de l’homoparentalité dans son projet pour l’élection présidentielle de 2007. Ségolène Royal, après des années de réticences, s’est elle aussi engagée récemment à réformer le code civil au nom de l’égalité des droits.

"Il est certain qu’il faudra attendre 2007, que les électeurs eux-mêmes se prononcent. En votant pour le candidat ou la candidate socialiste en 2007, ils savent sur quoi nous nous engageons, il n’y aura pas de surprise", a expliqué le premier secrétaire du PS, François Hollande, lors du défilé. "Je suis content que les socialistes aient enfin surmonté certaines réticences. Si demain la droite se rallie, je ne m’en plaindrai pas", a ajouté Jack Lang, militant de longue date.

Pour l’heure, le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, a confié au philosophe et ancien ministre Luc Ferry une "mission de réflexion" sur le sujet. "Les questions de mariage, d’autorité parentale et d’adoption constituent des fondements essentiels de la société", a-t-il indiqué. Les jeunes de l’UMP ainsi que deux mouvements associés au parti majoritaire, GayLib et les Jeunes actifs (30-45 ans) étaient présents dans le défilé, autour du char de GayLib. L’UDF était officieusement représentée par Entr’égaux, une association défendant les droits des homosexuels dont les membres sont sympathisants ou adhérents du parti.

L’Interassociative lesbienne, gay, bi et trans (Inter-LGBT) juge qu’au lieu de "réfléchir tout haut" le président de l’UMP serait mieux inspiré de fournir des "réponses", disant craindre une "stratégie de contournement".

L’interassociative lesbiennes, gaies, bi et trans, qui fédère une soixantaine d’associations et qui organise cette manifestation, revendique l’ouverture du mariage aux couples de même sexe et la possibilité d’adopter pour tous les couples non mariés.

LES RÉTICENTS

Le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers a affiché à l’inverse vendredi sa volonté de "ne pas céder aux lobbies", réaffirmant son opposition au mariage des homosexuels et à l’adoption d’enfants par deux personnes de même sexe.

Le Front national a fait savoir qu’il "n’irait pas car il n’a pas été invité".

Avec Reuters et AFP publié dans www.lemonde.fr


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